La simplification compliquée !
Jusqu’au 31 décembre 2020, chaque direction départementale interministérielle (DDI) possédait son propre secrétariat général. Depuis le 1er janvier 2021, ils sont regroupés au sein des préfectures de département pour ne plus faire qu’une entité unique sous l’autorité des préfets. Ça c’est la théorie, en réalité, dans de nombreuses DDI, au 1er janvier, on commence seulement à faire les cartons pour une installation dans les nouveaux locaux.
Ce qui va changer pour les agents des DDI
Délocalisation des ressources humaines
Autrement dit, pour les agents des DDI, plus aucun(e) gestionnaire de proximité, seulement une pléiade de mails de contacts de collègues dont ils ne connaissent que l’adresse (alors qu’en formation au télétravail on nous apprend que le mail est l’outil le moins adapté à la communication)
Parallèlement, dans les SGCD, les agents des nouveaux services, pour la plupart :
– Ne sont pas formés et sans autorisation de droits se retrouvent face à des logiciels qu’ils ne peuvent pas utiliser (disparité des logiciels d’une direction à l’autre),
– Vont devoir gérer des personnes exerçant des missions dont ils ne connaissent pas toutes les spécificités (agents de DDPP exerçant ses missions en abattoir, géré par une personne issue de la préfecture),
– Ne se connaissent même pas !
Les domaines les plus impactés :
– La gestion du temps de travail(absences exceptionnelles, heures de nuit, journées de formation, etc.) ainsi que la gestion des congés, notamment concernant les comptes épargnes temps
– La formation dont les demandes de fiche individuelle de formation en vue de passer un concours ou un examen professionnel.
– La gestion des agents non-titulaires, notamment pour les contrats sur des missions prioritaires : BREXIT, missions en abattoir.
La liste s’allongera certainement au fil du temps, mais dores et déjà nous pouvons craindre que la distanciation, non sanitaire, organisée avec la création des SGCD, aura un impact négatif sur l’équilibre des personnels de DDI déjà largement malmenés depuis la création de ces structures interministérielles.
Les agents, en perte de repère sur leurs missions : les injonctions des préfets, très politiques, prennent souvent le pas sur les missions régaliennes, au détriment du service public. Ils se retrouvent en plus sans véritable interlocuteur pour gérer « le côté matériel ».
Face à cette nouvelle destruction du service public de proximité il n’est guère étonnant que le moral des agents en DDI soit en berne comme le relevait le baromètre social de l’administration en 2020 !
Et ça c’était avant la création des Secrétariats Généraux Communs départementaux, il y a fort à parier que le temps risque encore de s’assombrir.
*secrétariats généraux communs départementaux